il y a une heure du jour lorsque la lumière décline que le ciel commence a se confondre avec les montagnes a l'horizoncette heure oùles fenêtres des maisons commencent a s'éclairerje me glisse dans l'atelier froidpour y rallumer le poêle a boisentassant des brindilles, des copeauxpuis vient un instant magiquecelui de craquer un allumettece petit bout de bois incandescentqui donne vie au feucette entité hypnotiquetant par ses couleursque par son ronronnementet ses odeurs multipleshêtre, sapin, chêneautant de parfums reconfortantset puis il y a le bruit de la bouilloirepolie, argentéequi annonce...
il arrive parfois dans la vie d'une personne qu'elle choisisse d'enterrer des souvenirs sous le coup de la peur la colère ou la rage ou parfois les trois elle les enterre dans une boite au plus profond de son esprit ou au cœur d'un bois, sombre et humide essayant même d'oublier jusqu'à l'existence de cette boite vestige d'un passé que l'on souhaite révolu d'une page tournée mais parfois, après un choc un accident de la vie, cette boite se met a pulser telle un phare dans la nuit attirant vers elle la personne qui avait tant oeuvré pour oublier ce passé la poussant a réouvrir la Boite de Pandore...
Cumul de sensations, L'odeur des feux de cheminées dans le vallon, Le bruit de mes raquettes sur la neige lourde, Mes vêtements chargés d'eau de pluie, Mon manteau de cuir qui claque au vent Le fourreau de mon couteau qui bat contre ma hanche Le poids des outils dans mon sac à dos Et le tintement des boucles sur le fer de ma hache Des sensations qui feraient presque regretter Une vie de trappeur, Dans un autre siècle Dans d'autres lieux
Je connais un chant Le chant de l'acier Celui des outils Une douce musique Symphonie pour celui qui sait écouter Le chant du fer de hache Régulier et precis Battant la mesure Le claquement de la masse sur les coins Tirant une complainte A l'arbre qui se fend Le murmure du rabot Glissant sur le bois Le feulement de la faux Se frayant un chemin Dans les herbes hautes Tous ce sons, ces chants, ces mélodies Sonorités du travail et du juste épuisement Apaisent l'âme Et vident l'esprit
il y a des mots de simples mots de jolis mots ceux que l'on prononce sans y penser ceux que l'on dit sans arrière pensées et puis il y a ces mots, ces mots qui viennent du plus profond de nous, ceux qui nous prennent aux tripes lorsqu'on les prononcent ou qu'on les couche sur le papier ou lorsqu'on les lit ou les entend si les mots peuvent soigner et guérir, ils peuvent aussi détruire et blesser semblables a des fleches ou des balles qui sitôt tirés ne peuvent plus être arrêtés
les monstres n'ont pas peur de ce qui se cache dans l'obscurité, dans la penderie, ni sous le lit, ils craignent surtout de perdre cette dernière part d'humanité qui masque leur nature profonde leur permettant de sortir au grand jour
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